Petites quenelles de volaille au safran - Le paradoxe de la Laiterie* à Lambersart.
Article écrit et réalisé par Very Easy Kitchen
De retour du Nord de la France et de Belgique, où nous avons fait notre petite virée quasi semestrielle des restaurants flamands et expositions. Je vous parlerai bientôt dans un post complet de Kobe Desramault, jeune chef de In de Wulf en Belgique. Nous avions attendu longtemps avant de nous y rendre mais la découverte a été fulgurante; un très grand restaurant. Samedi entre deux expos à Lille, nous avons déjeuné à La Laiterie* dans la banlieue de Lille à Lambersart dont je vous parlerai après.
Comme je n’ai pas cuisiné du week-end, j’en profite pour vous poster une recette réalisée il y a quelques jours. J’aime bien tester différents bouillons pour cuire des aliments. mais je n’ai pas été enthousiasmée par la cuisson des quenelles dans un bouillon de safran. La recette vaut pour celles des quenelles. C’est la première fois que j’en faisais «maison» et je pensais que c’était très compliqué. Le plus dur en fait est de bien les assaisonner. Pour le reste c’est assez facile. Ma grand-mère qui avait appris la cuisine à Lyon, nous préparait traditionnellement des quenelles de veau le dimanche soir : pochées dans de la sauce tomate avec des champignon : ma madeleine de Proust.
Petites quenelles de volaille au safran
Ingrédients pour 16 petites quenelles ou 8 moyennes :
50 cl de bouillon de volaille (bouillon Ariaké)
Quelques filaments de safran
2 escalopes de poulet moyennes
1 pincée de noix de muscade rapée
2 oeufs
80 g de beurre
25 cl de lait
150 g de farine
Faites chauffer votre bouillon de volaille avec les filaments de safran. Plongez les escalopes de volaille dans le bouillon et faites les cuire à feu moyen pendant 15 minutes environ. Au bout de 15 minutes, sortez-les du bouillon. Mettez de côté le bouillon, il vous servira à pocher les quenelles. Hachez finement les escalopes de poulet au mixer. Salez et poivrez vos quenelles. N’hésitez pas à goûter pour rectifier l’assaisonnement. Réservez la chair mixée.
Dans une casserole, versez le lait et le beurre coupé en dés avec une pointe de muscade râpée, du sel et du poivre. Faites chauffer doucement. Quand le beurre est fondu, ajoutez la farine en une seule fois; Remuez bien pour obtenir une pâte que vous allez dessécher pendant 5 minutes à feu doux en remuant constamment.
Coupez le feu et ajoutez un oeuf entier. Remuez bien. Quand l’oeuf est absorbé, ajoutez le second et faites la même opération. Rajoutez ensuite la chair de volaille mixée. Mélangez bien. vous obtenez une pâte épaisse qui va être facile à travailler. Laissez refroidir le tout pendant une petite heure.
Réalisez vos quenelles en prenant une portion de pâte : l’équivalent d’une cuillère à soupe bombée. Façonnez les en forme de quenelle en les roulant avec les paumes des mains. Vous pouvez en réaliser 16 petites quenelles ou 8 quenelles moyennes.
Faites réchauffez le bouillon au safran. Quand il est bien chaud (pas en ébullition), pochez vos quenelles. Elles vont grossir et remonter à la surface (elles doivent cuire environ 10/12 minutes). Servez les chaudes avec le bouillon.
Les quenelles étaient bonnes. En revanche je n’ai pas été convaincue par le bouillon de safran qui ne met pas en valeur la quenelle. Si vous testez cette recette, dites moi ce qu’il manque selon vous.
Cette recette est issue du Livre : Recettes et autres histoires de poules de Laurence et Gilles Laurendon chez Marabout.
Le paradoxe de La Laiterie*
Benoit Bernard est un chef à dreadlocks, globe-trotteur, épicurien et fort en gueule. Une vraie gueule.
Vif, il ne cache pas ses opinons, sur tout : la vie, Paris, la bouffe et le vin. Il les partage avec nous à table, part et revient car une idée lui a traversé l’esprit. Il nous dit qu’il y avait François Simon la semaine précédente dans son restaurant, et qu’il était à la plus mauvaise table. Il n’aime pas les blogs qui jugent trop vite et puis demande notre avis sur les vins nature.
Il voudrait renverser les codes de la cuisine mais finalement son âme est tellement amoureuse des produits notamment des poissons et de la truffe qu’il ne veut pas les martyriser avec d’audacieuses associations. Sa devise en cuisine "de bons produits, une belle assiette et une bonne cuisson"
2 ou 3 saveurs maximum par plat car il ne complexifie pas le plat, il le simplifie. La présentation est très classique, les cuissons impeccables. Les plats sont tous très équilibrés à l’exception du dessert qui nous décevra. Clientèle bourgeoise majoritairement lilloise. On est dans l’anti néo-bistrot parisien qui tortille dans tous les sens les ingrédients et cherche les associations les plus sauvages. Le personnel est parfait et efficace.
Finalement l’ogre fait peur mais ses plats rassurent… cherchez le paradoxe.
Nous avons commencé par 4 amuses bouche : petit croque monsieur doré, welsch rarebit,une succulente bouchée de thon aux 5 épices et des regatonis crème parmesan et truffe de Bourgogne.
Nous sommes entrés dans le vif du sujet avec en entrée un oeuf poché dans une émulsion aux topinambours, brunoise de topinambours et truffe. Très bon plat sans prise de risque mais parfaitement exécuté avec un jus de viande qui réhausse les saveurs.
Pour accompagner les amuses-bouche et l'entrée, un vin de la Vallée du Rhône, un Saint-Peray 2009, les Pôtiers de chez Guilleron, un vin gras aux notes de fleurs blanches.
En plat nous avons eu un bar à la peau délicatement croutillante avec une crème de cerfeuil tubéreux et un jus de persil.Sur le bar, un délicieux pannequet de blette farci d'huitre cuite avec des citrons confit. J'aime le bar comme cela. Un vin Corse naturel de chez Didier Arena à Patrimonio pour accompagner le poisson.
Le fromage est considéré comme un plat. Un demi Stillton est servi en centre de table.
Quel bonheur de couper de fines tranches à manger avec les excellents pains maison : campagne, céréales, baguette ou à l'huile d'olive. Nous avons le choix également dans les fromages au plateau avec une belle sélection de fromages du Nord et de brebis. Vin rouge au verre dont cette surprenante bouteille. Pas d'avis car je n'y ai pas gouté.
En pré-dessert, une gelée de rose au litchees, fraîche et délicate. Mais pourquoi ce napperon de papier qui plombe tout?
Nous avons été déçus par le dessert. Une brunoise de fruits exotiques servie avec un sorbet ananas, un coulis de mangue et des macarons coco. Pas d'originalité, un peu trop sucré. Le sorbet m'aurait suffi.
Ce menu Saveur 4 services est à 68 euros sans les vins et café. Un menu consensuel qui s'il n'est pas des plus original (ce qui permet de plaire aussi bien en repas d'affaires, qu'en réunion de famille)reste parfaitement exécuté.
La Laiterie*
138, avenue de l'hippodrome
59 130 - Lambersart
tel : 03 20 92 79 73
Les surprises nous les auront le lendemain chez In de Wulf.
De retour du Nord de la France et de Belgique, où nous avons fait notre petite virée quasi semestrielle des restaurants flamands et expositions. Je vous parlerai bientôt dans un post complet de Kobe Desramault, jeune chef de In de Wulf en Belgique. Nous avions attendu longtemps avant de nous y rendre mais la découverte a été fulgurante; un très grand restaurant. Samedi entre deux expos à Lille, nous avons déjeuné à La Laiterie* dans la banlieue de Lille à Lambersart dont je vous parlerai après.
Comme je n’ai pas cuisiné du week-end, j’en profite pour vous poster une recette réalisée il y a quelques jours. J’aime bien tester différents bouillons pour cuire des aliments. mais je n’ai pas été enthousiasmée par la cuisson des quenelles dans un bouillon de safran. La recette vaut pour celles des quenelles. C’est la première fois que j’en faisais «maison» et je pensais que c’était très compliqué. Le plus dur en fait est de bien les assaisonner. Pour le reste c’est assez facile. Ma grand-mère qui avait appris la cuisine à Lyon, nous préparait traditionnellement des quenelles de veau le dimanche soir : pochées dans de la sauce tomate avec des champignon : ma madeleine de Proust.
Petites quenelles de volaille au safran
Ingrédients pour 16 petites quenelles ou 8 moyennes :
50 cl de bouillon de volaille (bouillon Ariaké)
Quelques filaments de safran
2 escalopes de poulet moyennes
1 pincée de noix de muscade rapée
2 oeufs
80 g de beurre
25 cl de lait
150 g de farine
Faites chauffer votre bouillon de volaille avec les filaments de safran. Plongez les escalopes de volaille dans le bouillon et faites les cuire à feu moyen pendant 15 minutes environ. Au bout de 15 minutes, sortez-les du bouillon. Mettez de côté le bouillon, il vous servira à pocher les quenelles. Hachez finement les escalopes de poulet au mixer. Salez et poivrez vos quenelles. N’hésitez pas à goûter pour rectifier l’assaisonnement. Réservez la chair mixée.
Dans une casserole, versez le lait et le beurre coupé en dés avec une pointe de muscade râpée, du sel et du poivre. Faites chauffer doucement. Quand le beurre est fondu, ajoutez la farine en une seule fois; Remuez bien pour obtenir une pâte que vous allez dessécher pendant 5 minutes à feu doux en remuant constamment.
Coupez le feu et ajoutez un oeuf entier. Remuez bien. Quand l’oeuf est absorbé, ajoutez le second et faites la même opération. Rajoutez ensuite la chair de volaille mixée. Mélangez bien. vous obtenez une pâte épaisse qui va être facile à travailler. Laissez refroidir le tout pendant une petite heure.
Réalisez vos quenelles en prenant une portion de pâte : l’équivalent d’une cuillère à soupe bombée. Façonnez les en forme de quenelle en les roulant avec les paumes des mains. Vous pouvez en réaliser 16 petites quenelles ou 8 quenelles moyennes.
Faites réchauffez le bouillon au safran. Quand il est bien chaud (pas en ébullition), pochez vos quenelles. Elles vont grossir et remonter à la surface (elles doivent cuire environ 10/12 minutes). Servez les chaudes avec le bouillon.
Les quenelles étaient bonnes. En revanche je n’ai pas été convaincue par le bouillon de safran qui ne met pas en valeur la quenelle. Si vous testez cette recette, dites moi ce qu’il manque selon vous.
Cette recette est issue du Livre : Recettes et autres histoires de poules de Laurence et Gilles Laurendon chez Marabout.
Le paradoxe de La Laiterie*
Benoit Bernard est un chef à dreadlocks, globe-trotteur, épicurien et fort en gueule. Une vraie gueule.
Vif, il ne cache pas ses opinons, sur tout : la vie, Paris, la bouffe et le vin. Il les partage avec nous à table, part et revient car une idée lui a traversé l’esprit. Il nous dit qu’il y avait François Simon la semaine précédente dans son restaurant, et qu’il était à la plus mauvaise table. Il n’aime pas les blogs qui jugent trop vite et puis demande notre avis sur les vins nature.
Il voudrait renverser les codes de la cuisine mais finalement son âme est tellement amoureuse des produits notamment des poissons et de la truffe qu’il ne veut pas les martyriser avec d’audacieuses associations. Sa devise en cuisine "de bons produits, une belle assiette et une bonne cuisson"
2 ou 3 saveurs maximum par plat car il ne complexifie pas le plat, il le simplifie. La présentation est très classique, les cuissons impeccables. Les plats sont tous très équilibrés à l’exception du dessert qui nous décevra. Clientèle bourgeoise majoritairement lilloise. On est dans l’anti néo-bistrot parisien qui tortille dans tous les sens les ingrédients et cherche les associations les plus sauvages. Le personnel est parfait et efficace.
Finalement l’ogre fait peur mais ses plats rassurent… cherchez le paradoxe.
Nous avons commencé par 4 amuses bouche : petit croque monsieur doré, welsch rarebit,une succulente bouchée de thon aux 5 épices et des regatonis crème parmesan et truffe de Bourgogne.
Nous sommes entrés dans le vif du sujet avec en entrée un oeuf poché dans une émulsion aux topinambours, brunoise de topinambours et truffe. Très bon plat sans prise de risque mais parfaitement exécuté avec un jus de viande qui réhausse les saveurs.
Pour accompagner les amuses-bouche et l'entrée, un vin de la Vallée du Rhône, un Saint-Peray 2009, les Pôtiers de chez Guilleron, un vin gras aux notes de fleurs blanches.
En plat nous avons eu un bar à la peau délicatement croutillante avec une crème de cerfeuil tubéreux et un jus de persil.Sur le bar, un délicieux pannequet de blette farci d'huitre cuite avec des citrons confit. J'aime le bar comme cela. Un vin Corse naturel de chez Didier Arena à Patrimonio pour accompagner le poisson.
Le fromage est considéré comme un plat. Un demi Stillton est servi en centre de table.
Quel bonheur de couper de fines tranches à manger avec les excellents pains maison : campagne, céréales, baguette ou à l'huile d'olive. Nous avons le choix également dans les fromages au plateau avec une belle sélection de fromages du Nord et de brebis. Vin rouge au verre dont cette surprenante bouteille. Pas d'avis car je n'y ai pas gouté.
En pré-dessert, une gelée de rose au litchees, fraîche et délicate. Mais pourquoi ce napperon de papier qui plombe tout?
Nous avons été déçus par le dessert. Une brunoise de fruits exotiques servie avec un sorbet ananas, un coulis de mangue et des macarons coco. Pas d'originalité, un peu trop sucré. Le sorbet m'aurait suffi.
Ce menu Saveur 4 services est à 68 euros sans les vins et café. Un menu consensuel qui s'il n'est pas des plus original (ce qui permet de plaire aussi bien en repas d'affaires, qu'en réunion de famille)reste parfaitement exécuté.
La Laiterie*
138, avenue de l'hippodrome
59 130 - Lambersart
tel : 03 20 92 79 73
Les surprises nous les auront le lendemain chez In de Wulf.
Commentaires
toujours un plaisir de lire tes découvertes de restaurant, le caractère affuté et argumenté de tes critiques, bonnes ou négatives!
j'en profite pour te souhaiter une très belle année
Je vois que tu as un très joli programme gastronomique, de quoi régaler le palais et tes lecteurs ;-)
POur Benoît Bernard, c'est marrant je lui ai envoyé un mail hier pour une interview, mais s'il n'aime pas les blogs c'est mal barré :) J'aime évidemment sa philosophie et ses plats, quant à in de wulf, je regretterai de ne pas aller au Paris des chefs pour son jeune chef (et finalement pas e sirha non plu). ET toi, y vas-tu ?
Même si les pistils de safran ressemblent un peu à des têtards sur la photo, quand-même... gasp!
Et le napperon en papier, je ne comprends pas pourquoi cela plombe ? Il sert juste à isoler le verre de l'assiette dessous.
Tu m'excuseras mais je passe mon chemin ;)
Dis voir, tu visites plein de restos !?!
elles sont bien réussies tes quenelles et ce menu est très gourmet.
Bises
J'admire tes escapades gastronomiques. J'imagine que c'est ton métier qui t'y conduit.
pour ne napperon, entièrement d'accord avec toi.
je fais des "critiques" gastro chaqe fois que je vais manger quelque part; j'estime que les gens ont à connaitre la réalité en dehors des guides ...